Quelques miettes, beaucoup de réchauffé, et rien de vraiment consistant: la grand-messe gouvernementale de jeudi n'a pas rassasié la gauche plurielle. Et les alliés du PS ne se gênent pas pour crier famine. «Jospin à moitié sourd», titrait l'Humanité de vendredi, déclinant l'état d'esprit du secrétaire national du PCF, Robert Hue, qui réclame «un changement de cap dans bien des domaines» et répète que «le compte n'y est pas». La déception de la place du Colonel-Fabien (lire ci-contre) trouve un écho assourdi du côté des écologistes.
«Action!». Le secrétaire national des Verts, Jean-Luc Bennahmias, se contente d'accorder «le bénéfice du doute» à Lionel Jospin: «Si, dans les trois mois, ses mesures se concrétisent, ce sera très bien...» Dominique Voynet a, quant à elle, enclenché le compte à rebours de sa sortie du gouvernement, prévue en juin. Son appréciation plutôt positive des résultats du séminaire doit plus à sa volonté de soigner son départ qu'à une réelle satisfaction. Sans faire de «triomphalisme», la ministre de l'Environnement pourra in extremis rajouter dans la colonne crédit de son bilan quelques mesures sur le bruit, l'air, la radioprotection nucléaire ou les enquêtes d'utilité publique... «Les arbitrages rendus vont nous permettre de finir correctement ce qui était engagé», glisse son cabinet. Quant à son projet de loi sur l'eau, Dominique Voynet devra se contenter de le présenter d'ici un mois au Conseil des ministres, mais ne pourra pas le défendre devant le Pa