Menu
Libération

Guigou court-circuite les députés sur les plans sociaux

Article réservé aux abonnés
Les amendements déposés au Sénat font grogner à gauche.
publié le 20 avril 2001 à 0h32

Les plans sociaux continuent de préoccuper la gauche. Alors que le PCF et la CGT organisent demain à Calais une grande manifestation de soutien aux salariés de Danone, le Parti socialiste a mis la question à l'ordre du jour de son prochain bureau national, mardi. Le même jour, Elisabeth Guigou présentera au Sénat plusieurs amendements à la loi de modernisation sociale visant à renforcer les obligations des entreprises en matière de reclassement de leurs salariés lors des restructurations. Mardi, lors de son intervention télévisée, Lionel Jospin avait énuméré les «trois directions dans lesquelles nous pouvons aller: renchérir le coût de licenciements pour les entreprises qui font des profits; exiger de leur part des efforts en termes de réindustrialisation sur le site; leur demander de renforcer leurs efforts de reclassement».

Colère. La démarche retenue suscite quelques grognements à gauche. Du côté des «ultras», qui réclament peu ou prou le rétablissement de l'autorisation administrative de licenciement. Mais aussi chez d'autres, qui s'inquiètent de voir le gouvernement donner l'impression de céder à la tentation de l'affichage politique. Et prêter le flanc à l'accusation de vouloir se substituer aux syndicats dans la défense des salariés.

Parmi ceux-ci, le président de la commission des affaires sociales de l'Assemblée, Jean Le Garrec, cache difficilement sa colère. Depuis l'automne 1999, quand Michelin avait annoncé 7 500 suppressions d'emplois et des bénéfices records, il