Quand les plans sociaux malmènent la gauche, Robert Hue tente de se refaire une santé. KO après la déroute de son parti aux municipales, le secrétaire national du PCF n'en finit plus de faire la leçon au gouvernement sur le terrain social, histoire de survivre face à une extrême gauche qui lui dispute son existence. Après le succès samedi de la manifestation contre les licenciements organisée par son parti à Calais (lire ci-dessous), Hue espère récidiver à Paris avec «quelque chose de plus fort» qui permette de «modifier le rapport de forces».

«L'attitude du gouvernement doit être plus claire, plus résolue, plus combative. Il ne faut pas se contenter de demi-mesures, de solutions mi-chèvre, mi-chou», a-t-il jugé, hier sur France Inter, en se plaignant des déclarations «notoirement insuffisantes» de Lionel Jospin, la semaine dernière, qui «ne répondent pas à la résistance nécessaire à la déferlante néolibérale». A ce rythme critique, le grand écart communiste risque vite d'atteindre la limite. Jusqu'à quel point les ministres communistes peuvent-ils être partie prenante d'un gouvernement dont «l'insuf fisance» est inversement proportionnelle au déclin du parti de la place du Colonel-Fabien?

Elisabeth Guigou, la ministre de l'Emploi, annoncera, elle, demain devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, les mesures décidées par le gouvernement pour renforcer les droits des salariés touchés par un plan social, notamment lorsque l'entreprise fait des profits.