Calais envoyé spécial
Calais s'est réveillé en rouge. Samedi, son maire communiste, Jacky Hénin, a ouvert la ville au plus grand rassemblement populaire de l'histoire de la ville, redécorant la mairie d'une banderole un peu mégalo, «Calais, capitale de la résistance à la mondialisation capitaliste». Tout l'état-major du PCF, Robert Hue en tête, avait fait le déplacement pour cette démonstration de force dirigée contre Franck Riboud, le patron de Danone, et Lionel Jospin, celui de la gauche plurielle. Le premier pour avoir annoncé la fermeture de l'usine Lu de Calais (250 employés) alors que son groupe a dégagé près de 5 milliards de bénéfices annuels, et le second pour l'avoir laissé faire.
Rouges, les foulards, casquettes, drapeaux et affiches siglés PCF. Le parti a mobilisé jusqu'à ses sous-sections de cheminots retraités pour réunir environ 20 000 per sonnes dans la plus grande ville communiste de France. Jacky Hénin, que des béquilles ont obligé à manifester dans la voiture de la CGT, se dit «fier d'avoir pu organiser une manifestation de cette ampleur». Derrière l'étendard communiste, toutes les composantes de la gauche se sont donné rendez-vous: du MDC à Lutte ouvrière, en passant par les Verts et la fédération locale du PS. Seule fausse note: la CGT n'a pas envoyé de délégation nationale bien que majoritaire dans les deux usines fermées par Danone. Bernard Thibault, secrétaire général du syndicat, ne semble pas apprécier la récupération politique opérée par le PC.
Tee-sh