Menu
Libération

Palais du suranné.

Article réservé aux abonnés
Faste d'un autre siècle, bureaux surdimensionnés, rituels immuables, équipement archaïque: l'équipe Delanoë découvre un univers qui relève plus de l'histoire que du lieu de travail.
publié le 23 avril 2001 à 0h33

C'est le «plus grand bureau officiel de Paris». Plus vaste, plus doré, plus tarabiscoté que ceux de Matignon ou de l'Elysée, des poignées de portes aux caissons du plafond. Quinze fauteuils, deux canapés quatre places, vingt chaises, la cheminée éteinte depuis Jacques Chirac, la télévision cachée derrière une estampe... 160 m2 de parquet, dorures, tapisseries et tentures, 9 mètres de hauteur sous plafond, gardés par des huissiers à chaîne, raides sur le marbre du péristyle, antichambre du bureau du maire. «Les gens entrent là comme dans la chambre du roi à Versailles», raconte une secrétaire. Bertrand Delanoë, en changeant d'étage (son ancien bureau du groupe socialiste mesurait 12 m2), a aussi promis de changer les moeurs. Il a commencé par les fleurs, chrysanthèmes commandés par Bernadette Chirac vingt ans plus tôt aux quatre fleuristes de l'Hôtel de Ville. Il a hérité de savantes compositions d'orchidées, un mètre cinquante de haut. Des bouquets de mariée, ramenés aux proportions de la pièce. Des cartes postales de sa Tunisie natale, posées sur une console rococo classée, attestent du changement d'ère.

Mais les vitraillers de la Ville de Paris s'affairent déjà à sceller son nom en plomb, dans le bleu de Chartres des vitraux de «l'allée du pouvoir», 143 mètres au deuxième étage, de la rue de Rivoli à la Seine. Prévôts, préfets, maires (depuis 1977), il n'en manque pas un, de Jean Augier à Jean Tiberi, en huit siècles d'administration parisienne, la place se fait rare. Une m