Carton plein. Par 308 voix contre 251, l'Assemblée nationale a modifié hier le calendrier électoral de 2002. L'élection présidentielle aura donc bien lieu avant les législatives. Cette fois, 28 voix centristes se sont mêlées aux suffrages des socialistes, radicaux et chevènementistes pour adopter cette proposition de loi organique. Ils étaient 25 lors de la première lecture, 27 à l'issue de la seconde.
A la manoeuvre pour les centristes pro-inversion, Maurice Leroy (Indre-et-Loire) reçoit les félicitations téléphonées de son président de parti, François Bayrou. Le député, rouge de plaisir, savoure «une victoire de la démocratie». Au même instant, François Hollande, rougi par un soleil printanier et corrézien, emploie, sans le savoir, exactement les mêmes termes. «C'est une victoire de la démocratie.»
Face à une telle collusion verbale, les battus ne s'avouent pas vaincus. Et pensent obtenir, dans d'autres circonstances, leur revanche. Une majorité de parlementaires de droite s'en est remise hier à la «sagesse du Conseil constitutionnel». Lequel examinera «très rapidement» et de «manière exhaustive» la proposition de loi organique. Pour Patrick Devedjian (RPR, Hauts-de-Seine), il n'y a pas de doute: ce texte constitue «une atteinte occasionnelle à la Con stitution», parce que les députés prolongent eux-mêmes leurs mandats. En conséquence, il mérite d'être sanctionné. Son collègue UDF d'Indre-et-Loire Renaud Donnedieu de Va bres pronostique même que «le piège se retournera contr