Hier, à 11 heures, comme il le fait tous les quinze jours, Lionel Jospin réunissait son gouvernement. L'affiche était prometteuse: trois jours après le plan antilicenciements, on pouvait s'attendre à un beau débat entre le chef du gouvernement et ceux de ses ministres, Verts ou communistes, supposés porter les préoccupations de l'électorat populaire ou con tes tataire.
Voynet zappe. Il n'en a rien été. Comme d'habitude, la réunion a débuté par un topo du Premier ministre, qui, après avoir déploré que les élections municipales aient été «surcommentées», s'en est pris, sans la nommer, à l'extrême gau che: «Nous n'avons pas à subir des pressions sur nos mar ges. Nous n'avons pas à courir après des forces minoritaires.» La percée de l'extrême gauche lors du dernier scrutin inquiète d'autant plus Matignon (Libération du 25 avril) et le PS que la vague de plans sociaux apporte de l'eau au moulin du «mouvement social» sur lequel la LCR et LO entendent surfer.
Apporter une réponse à l'inquiétude des salariés modestes sans «courir» après Arlette Laguiller: tel est l'objectif du plan Guigou. Mais, depuis trois jours, le PCF (par la voix de Maxime Gremetz) et les Verts (par celle de Noël Mamère) tirent à vue sur ces dispositions, jugées insuffisantes. Hier, néan moins, pas un mot n'est venu des ministres communistes: Jean-Claude Gayssot (Transports) est arrivé juste avant le déjeuner, quand le débat était terminé. Marie-George Buffet (Jeunesse et Sports), Michèle Demessine (Tourisme) et