Février 1976-avril 2001. Après vingt-cinq ans de prison, Patrick Henry a été admis hier à la libération conditionnelle par la juridiction régionale d'application des peines de Caen. Pendant sept ans donc, le condamné à la perpétuité pour l'enlèvement et l'assassinat du petit Philippe Bertrand, 7 ans, devra se soumettre au contrôle d'un juge de l'application des peines et d'un service d'insertion et de probation pénitentiaire. Les juges ont en outre ordonné qu'il soit soumis pendant huit mois au régime probatoire du «placement à l'extérieur». Il travaillera dehors et rentrera, selon certaines modalités, dormir à la prison.
Avis favorables. Dans son dossier figurent tous les gages exigés par la loi. Des expertises psychiatriques et psychologiques très favorables, excluant la possibilité d'une récidive. Des diplômes. Il avait quitté l'école en cinquième. En prison, il a étudié par correspondance. Passé le BEPC, le bac en 1984, une licence de maths, un DUT d'informatique. Et un emploi l'attend. Ces efforts, ces changements, lui avaient apporté les avis favorables à sa libération des juges, éducateurs, surveillants qui le suivent en prison. Ainsi que celui de la Commission nationale d'application des peines, chargée de donner son avis au ministre de la Justice.
Mais face à l'horreur de son crime et au choc qu'il avait provoqué, aucun garde des Sceaux n'avait osé franchir le pas. A sept reprises, il avait présenté sa requête de libération anticipée.