Les trentenaires se rebiffent. Orphelins de batailles emblématiques comme en ont connu leurs aînés, de jeu nes militants et dirigeants de gauche ont décidé de regrouper leurs forces pour mener des combats d'aujourd'hui. Ainsi est né l'Atelier, une structure informelle, qui voit officiellement le jour aujourd'hui.

A l'origine de cette nouvelle organisation («ni un parti politique, ni une fondation, ni un club»), des discussions entre quelques communistes: Marie-Pierre Vieu, ancienne présidente de l'Unef et membre du collège exécutif du PCF (ex-bureau national), Stéphane Gatignon, le nouveau maire (refondateur) de Sevran (Seine-Saint-Denis), Fyodor Rilov, universitaire, et Michela Frigiolini, elle aussi membre du collège exécutif du PCF et militante de la cause homosexuelle. «On nous a décrits comme la génération de la fin de l'Histoire, individualiste, sans repères et sans idéologie. On nous a qualifiés de "combattants au rabais", projetant sur nous l'impuissance voulue et créée par d'autres. On nous a reproché notre pragmatisme», proclame leur appel baptisé: «Pourquoi devrions-nous renoncer à mettre l'imagination au pouvoir?» Les «soixante-huitards» à qui s'adresse ce clin d'oeil auraient-ils échoué?

Le projet est né en octobre. L'objectif est alors de «fonder la légitimité d'une gauche antilibérale». Pour éviter l'enfermement communisto-communiste, les leaders prennent lan gue avec des homologues de la gauche plurielle. Ils trouvent des signataires dans les rangs socialistes