Si les Rennais possèdent une excellente hygiène de vie, ils la doivent au cercle Paul-Bert. Créé voilà 117 ans, cette association laïque, «la plus importante de France», a développé la pratique du sport de masse dans la capitale bretonne. L'association porte le nom du ministre de l'Instruction publique et promoteur des lois sur l'école aux côtés de Jules Ferry. C'est dire que tout le monde a oublié qui était Paul Bert. Au début, le cercle a été fondé pour faire opposition à la Sainte Vierge et aux saints patrons de la Bretagne : «Quand je suis arrivé il y a trente-cinq ans de Savoie à Rennes, j'ai ressenti tout le poids de l'Eglise. On regardait le type qui allait au bistrot pendant la messe en chuchotant : "Tiens, regarde Machin, encore un qui ne va pas à la messe !"», se souvient René Barrat, 63 ans, ancien cadre à la retraite des PTT et qui préside depuis trois ans le cercle Paul-Bert.
Pattes raides. Comme Barrat savait peu de choses du pays, on lui a donc raconté qu'à l'époque les laïcs rennais avait les pattes raides quand ils passaient devant un calvaire. Et comme il fallait bien qu'il se les dégourdissent, les hussards de la République ont mis leurs élèves sur cheval-d'arçons puis à la poutre. Puis est venu le terrain de foot, et c'est maintenant 60 activités (viêt vo dao, tennis, boules...), 200 permanents et 10 000 adhérents. Toutefois, il n'est pas exigé de déchirer son certificat de baptême si l'on tient à être membre du cercle Paul-Bert : «On ne d