François Bayrou est prêt. Certes, le président de l'UDF ne va pas annoncer aujourd'hui qu'il est candidat à l'élection présidentielle. Il le fera au début de l'hiver. N'empêche: il est prêt et il va tenter de le montrer aujourd'hui. Réunissant à Paris un conseil national de son mouvement, le député européen va esquisser son projet. Autour de trois thè mes: «La justice, l'énergie et les valeurs». Il veut, ainsi, donner corps à sa stratégie de «rupture». «Rupture» par rapport à l'offre politique habituelle, à droite comme à gauche: «Je suis le troisième homme, n'hésite-t-il pas à affirmer en privé. Chirac est le candidat du RPR. Et Jospin celui de la gauche. Les Français auront le choix: reprendre les mêmes ou changer.»

«Rupture» également sur la manière de conduire la campagne. Il en a arrêté les grandes lignes, il y a une dizaine de jours, les 18 et 19 avril précisément, en s'enfermant, avec une vingtaine de ses proches, au manoir de Cressy (Val-de-Marne). «On était peinard, raconte un des participants. Personne pour nous emmerder: il n'y avait que des Néerlandais et des Britanniques. On a bien mangé, bien rigolé. Mais, surtout, on a bossé comme jamais.» Objectif de cette «rencontre informelle» censée rester «secrète»: anticiper l'année à venir.

Invités surprises. Présents ce jour-là, l'état-major de la nouvelle UDF: le président délégué, Hervé de Charette, deux délégués généraux, Marielle de Sarnez et Hervé Morin, deux porte-parole Jean-Louis Borloo et Anne-Marie Idrac, ainsi