On n'est jamais si bien servi que par les siens. Jean-Pierre Chevènement décidera «avant l'automne» s'il concourt ou non à la présidentielle. D'ici là, ses amis du Mouvement des citoyens (MDC) sont décidés à habiller sa décision d'un halo de suspense. Pour poser le décor, le MDC a commencé par lancer vendredi, par la voix de son président délégué, Georges Sarre, un «appel pour la candidature» de l'ex-ministre de l'Intérieur adressé à tous ceux qui ont «la volonté de relever la France et la République, l'Etat et le citoyen». Réuni dimanche, le conseil national du MDC a décidé de susciter la «constitution dans les régions, les départements et les villes de comités d'appel à la candidature» de Chevènement.

Et pour rendre son mentor désirable, Georges Sarre a aguiché tous azimuts: des «déçus» de la croisade avortée de Chirac contre la «fracture sociale» à «ceux qui refusent la dérive trop libérale du gouvernement», en passant par les orphelins des «républicains de l'autre rive», Pasqua et Séguin, l'électorat communiste en déshérence, ou les militants des mouvements antimondialisation du type Attac. «Nous ne demandons à personne d'où il vient, nous demandons à chacun où il veut aller, et s'il veut aller vers la République, alors nous lui proposons d'y aller ensemble», a résumé Georges Sarre.

Prochaine étape de cette lente montée du désir de Chevènement: le 5e congrès du MDC, du 8 au 10 juin, à Marseille. Les militants y valideront une motion unique qui détaille la nature du «pôle r