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Libération

La gauche bordelaise bloque la CUB et boycotte Juppé

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Les 59 élus de droite se sont retrouvés seuls en séance.
publié le 28 avril 2001 à 0h37

Bordeaux correspondance

C'est la guerre ouverte entre la gauche plurielle et Alain Juppé. Vendredi, la première séance plénière de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) n'a pu avoir lieu, en l'absence des 61 élus socialistes, Verts et communistes qui ne se sont pas présentés dans l'hémicycle. A l'heure prévue, seuls les 59 élus de droite étaient là. Visiblement irrité, le maire de Bordeaux, réélu à la tête de la toute-puissante institution intercommunale, a laissé s'écouler le «quart d'heure bordelais» traditionnellement accordé aux retardataires. Puis il a constaté la «situation de blocage» et a levé les débats sans pouvoir prononcer son discours d'ouverture.

Rivalités. Ceux qui boycottaient la séance n'étaient pas bien loin: ils tenaient une réunion publique dans une salle voisine, pour réaffirmer leur détermination à ne pas se laisser faire. Pour eux, la présidence de la Communauté aurait dû revenir «de droit» au socialiste Alain Rousset. Aux élections municipales de mars, la gauche plurielle a pris le contrôle de 19 des 27 communes de l'agglomération bordelaise, remportant 61 des 120 sièges de la CUB, selon le calcul compliqué de quota qui régit la nomination indirecte des conseillers communautaires. Logiquement, la CUB aurait dû basculer. C'était compter sans les rivalités internes et les querelles de personnes: le 5 avril, Alain Juppé a été réélu pour un deuxième mandat grâce à deux voix venues la gauche plurielle, deux «traîtres» qui ont préféré faire perdre leur majo