C'est parti. François Bayrou est entré en campagne présidentielle. Certes, sa déclaration de candidature ne sera officialisée qu'à l'issue d'un congrès extraordinaire de l'UDF programmé à l'automne. Mais, samedi, devant le conseil national de son mouvement, le président de l'UDF a affirmé qu'il «portera son projet», celui d'une «Fran ce humaine». Dès cette semaine, il part pour une lon gue période «d'immersion» sur le terrain tant pour expliquer que nourrir ce projet. Jusqu'à la fin de l'été, à la faveur de rencontres supposées aussi nombreuses que discrètes, le député européen devrait décliner chaque mois un ou deux thè mes forts. Prochaines causeries: la liberté de la presse, puis, sans doute, l'éducation. Ce Bayrou's tour passera également par Ramatuelle (Var), où l'UDF tiendra son université d'été. Autant d'occasions pour le Béarnais de démontrer qu'il chasse les électeurs de droite comme de gauche. Car, confie-t-il, «je ne serai pas le candidat du centre étroit. Je fais le pari de rassembler des gens qui sont d'accord entre eux et qui ne le savent pas. Je veux montrer que certaines divisions sont artificielles». Seul moyen d'obtenir, voire de dépasser, les 15 % des suffrages qu'il espère obtenir au premier tour. C'est-à-dire autant que Jean Lecanuet en 1965. «Si on y parvient, nous serons présents au second tour», calcule l'entourage du président de l'UDF.
Pour réussir son tour de force, François Bayrou est contraint de jouer les attrape-tout. Au risque de brouiller son