Ce n'est pas le printemps pour Lionel Jospin. Une météo décalée, des élections municipales ratées, des inondations impromptues et, surtout, des plans sociaux enchaînés font de ce mois d'avril une période pourrie pour le Premier ministre. Mauvaise passe, donc, pour le chef du gouvernement, qui paie le prix fort dans l'indicateur Libération-BFM-CSA (1): si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui, Jacques Chirac l'emporterait au second tour par 53 % des suffrages contre 47 % à son Premier ministre. Il y a un mois, Lionel Jospin obtenait 49 % des intentions de vote contre 51 % au chef de l'Etat.
Il faut remonter à mai 2000 pour trouver le chef du gouvernement en si mauvaise posture. Il y a onze mois, le locataire de Matignon se débattait encore dans la gestion de la «cagnotte» budgétaire et il devait faire face à un Jacques Chirac en pleine démonstration communicative, avec ses poses de «papy gâteau» dans Paris-Match aux côtés de son petit-fils. En avril 2001, rien de tel. Les personnes interrogées par l'institut CSA ne semblent plus guère tenir compte des problèmes judiciaires du président de la République, convoqué comme témoin par le juge Halphen il y a tout juste un mois. Pire, pour Lionel Jospin, le retour de la croissance et la baisse continue du chômage n'y font rien. «C'est structurel», juge Stéphane Rozès, directeur du département CSA-Opinion.
L'équation Jospin est réductible à deux termes: une abstention à gauche et de mauvais reports au second tour. Pour le pre