Ce n'est pas un parti, ce n'est pas un club, ce n'est pas un courant. C'est un groupe de pression, une sorte d'Attac spécialisée dans les institutions. Il porte le nom barbare de «C6R», pour Convention pour la sixième République. Il n'a qu'un seul objectif: «Rendre notre démocratie effectivement participative.» Ses membres fondateurs se réunissent ce soir à l'Assemblée nationale, pour un happening. A leur tête: le député socialiste de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg. Ce franc-tireur de la République concrétise ainsi un travail engagé depuis 1997 à l'Assemblée. Et depuis plus longtemps dans les prétoires, comme avocat.
D'autres élus l'ont rejoint. Des députés verts (Noël Mamère, Marie-Hélène Aubert...), radicaux (Alain Tourret) mais aussi socialistes comme François Colcombet ou Yvette Roudy. Des responsables politiques comme Stéphane Pocrain, porte-parole des Verts. Des universitaires comme Bastien François, qui vient de publier une Misère de la Ve République (Denoël). Tous lancent «un appel à la rupture» en direction des «citoyennes et des citoyens», invités à «exiger un débat national sur l'exercice du pouvoir et de tous les pouvoirs».
Ces propos sont soutenus par des visuels aussi explicites que provocateurs. Une photo d'un «quarteron» de militaires est rehaussée de l'interpellation: «Plus besoin de généraux en retraite pour changer de Constitution. Profitez-en, pour une fois c'est légal!» Une autre présente un hémicycle avec le slogan: «58 députés (pour traduire Jacques C