Lionel Jospin n'a en rien «renoncé» à la fiscalité écologique. «Il reste extrêmement ouvert», a indiqué hier Matignon pour minimiser la polémique née lundi entre Laurent Fabius, son ministre de l'Economie, et Dominique Voynet, sa ministre de l'Environnement, sur la question de la taxe générale sur les activités polluantes (la TGAP, dite «écotaxe»). Déjà au coeur d'une querelle entre ces deux ministères à la fin de l'année dernière, la TGAP avait été retoquée par le Conseil constitutionnel pour rupture d'égalité devant l'impôt des entreprises. A quelques semaines du départ du gouvernement de Dominique Voynet, prévu en juin, l'écotaxe revient par la fenêtre. La semaine dernière, lors d'un rendez-vous avec Lionel Jospin, la ministre de l'Environnement l'a inscrite au menu des mesures qu'elle souhaite voir prises avant de quitter son ministère. Commentaire de son cabinet à l'issue de cette rencontre: «Le Premier ministre s'est montré très à l'écoute.»

Permis. La polémique a rebondi lundi après la publication par la Tribune d'un courrier de Laurent Fabius, adressé au mois de mars au Premier ministre. Il y invite Lionel Jospin à abandonner tout recours «à un nouvel instrument fiscal». Et propose le système dit «des permis à polluer», qui autorisent des entreprises «sales», et soucieuses d'échapper à d'éventuelles amendes, à racheter à d'autres entreprises plus «propres» des quotas d'émissions de gaz. Il n'en fallait pas plus pour que les Verts sortent de leurs gonds. «Depuis un an