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Dans les prisons : Fini la guillotine

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Ils racontent leur 10 mai 1981
publié le 3 mai 2001 à 0h45

Article 12 du code pénal : «Tout condamné à mort aura la tête tranchée.» Article 17 : «Si une femme condamnée à mort se déclare et s’il est vérifié qu’elle est enceinte, elle ne subira sa peine qu’après sa délivrance.» Tel est l’état de la loi française au matin du 10 mai 1981. Soigneusement répertoriés, soixante-neuf crimes font encourir la mort à leurs auteurs. Crimes commis par des civils en temps de paix, comme l’assassinat, l’empoisonnement, le parricide, l’enlèvement de mineur ou la castration, crimes commis par des militaires en temps de guerre, comme la «capitulation devant l’ennemi», le refus d’obéissance ou l’abandon de poste, crimes, aussi, d’espionnage, d’atteinte à l’intégrité du territoire ou d’attentat à la bombe sur la voie publique.

Dès 1791, de très nombreuses propositions de loi ont été déposées pour abolir la peine capitale. Entre 1872 et 1902, pas moins de sept textes ont été débattus par les députés, et chaque République, de Jaurès à Badinter, a vu des hommes monter à la tribune pour réclamer la fin du supplice. L’opinion publique, elle, a toujours été très partagée, basculant au gré des drames de l’actualité. En 1960, à l’image des autorités religieuses, une majorité des Français est pour l’abolition. En 1972, c’est 63 % des Français qui se déclarent pour la peine capitale. Si la mort est un enjeu devant les Chambres, elle l’est devant les tribunaux.

La seule probabilité de l’exécution fait que l’avocat ne plaide plus pour son client mais contre le châ