Jacques Chirac, les Verts s'entendent là-dessus, n'est écologiste que dans le discours. Mais si Lionel Jospin l'était un peu plus, s'il avait prêté une oreille un peu plus attentive aux préoccupations portées par le mouvement écologiste, entendues selon eux lors des municipales, cela laisserait moins d'espace au chef de l'Etat. Les ténors du mouvement de Dominique Voynet se sont relayés depuis deux jours pour railler la conversion environnementale du président de la République (Libération du 4 mai). La ministre de l'Environnement, sur RTL vendredi matin, a ainsi comparé le chef de l'Etat «à ces renifleurs qu'embauchent les grands couturiers pour identifier les tendances, les textures, les couleurs, les odeurs qui nous plairont la saison prochaine». Mais il n'y a «pas de fatalité à laisser le président de la République occuper le champ de l'environnement sur lequel son passé, son histoire ne l'ont guère porté jusqu'ici», a ajouté Dominique Voynet.

«Supercherie». En ministre appliquée, elle a considéré que les propositions faites jeudi à Orléans par le chef de l'Etat «constituent une sorte de catalogue de ce que fait le gouvernement depuis quatre ans». Ces propos ont valu à la leader des Verts de se faire décerner vendredi matin, lors de son entrevue avec le Premier ministre (qui a clôturé avec elle ses tête-à-tête avec l'ensemble des responsables de parti de sa majorité plurielle, avant une réunion au sommet de l'ensemble des partenaires, courant mai), un brevet de solidarité