J'étais dans ma circonscription, à Romans dans la Drôme. Je suis rentré en fin d'après-midi à Paris pour attendre les résultats, rue de Solférino, au siège du PS. Dès 18Êheures, nous avions eu les premières indications qui donnaient une victoire sensible. Dans la cour intérieure du Parti, les militants affluaient. Quand le visage de Mitterrand est apparu sur l'écran, tout le monde s'est tu. Vers 2 heures du matin, avec Defferre, Hernu, Mermaz, nous sommes allés souper chez Lipp où nous sommes entrés sous les acclamations.
Le lendemain, Mitterrand me demandait: «Fillioud, êtes-vous d'accord pour entrer au gouvernement?» C'est ainsi que je suis devenu ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Communication. Pendant la préparation de la campagne, Mitterrand avait lancé 101 propositions, dont celle de la libération de la bande FM, mais sans aborder la question de l'abolition du monopole. Entre-temps, les «radioteurs» savaient qu'ils allaient obtenir gain de cause et c'était une véritable cacophonie sur les ondes. Ils brouillaient aussi bien les autres radios que la police ou les ambulances. Il devenait donc nécessaire de légiférer.
Avec mon fils Patrick, c'est alors qu'il y a eu controverse entre nous, sur la question de la publicité. J'étais plutôt pour une autorisation de la pub qui pouvait être une garantie d'indépendance pour ces radios. Mais il y eut un refus catégorique de Pierre Mauroy. «Je ne veux pas de radios fric», disait-il. Deux ans plus tard, Mitterra