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Arthur Hartman «Washington a été vite rassuré»

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1981: ambassadeur des Etats-Unis à Paris puis, à partir d'août 1981, à Moscou 2001: à 74 ans, il est consultant à Washington et passe ses étés dans le Lot
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publié le 9 mai 2001 à 0h48

1981: ambassadeur des Etats-Unis à Paris puis, à partir d'août 1981, à Moscou

2001: à 74 ans, il est consultant à Washington et passe ses étés dans le Lot

Cela va vous paraître bizarre, mais je n'ai aucun souvenir de ce que je faisais le 10 mai 1981. Je ne suis même pas sûr que j'étais à Paris. ça vous étonne? Mais je ne suis pas français! Nous n'avons pas été surpris par la victoire de François Mitterrand. Nos analyses montraient qu'il avait de très bonnes chances de l'emporter. Avant le 10 mai, mon problème était d'éviter que l'ambassade soit associée à l'un des deux camps. Certains, au sein de l'ambassade, étaient très engagés. Il fallait que je les calme. Il y avait ceux qui pensaient qu'un gouvernement de gauche, qui s'apprêtait à nationaliser, serait une catastrophe. D'autres espéraient que la gauche serait plus atlantiste que la droite. Aux Etats-Unis, Ronald Reagan venait d'arriver au pouvoir. Et les républicains, qui s'intéressaient à la France ­ ils étaient rares ­, voyaient arriver la gauche avec inquiétude. Dans la nouvelle administration, au moins, Alexander Haig (le secrétaire d'Etat, ndlr) savait à quoi s'en tenir: Al avait été auparavant commandant en chef des forces de l'Otan et il avait gardé des contacts en France. Je devais partir en poste à Moscou, mais on m'a demandé de rester un peu, afin d'informer Washington de ce que faisait le nouveau gouvernement et de lui passer éventuellement des messages. Certains de mes amis français conservateurs, dans les affa