Ultime obstacle pour Lionel Jospin. Après cinq mois de guérilla parlementaire, le Conseil constitutionnel rend publique, cet après-midi, sa décision sur l'inversion du calendrier électoral de 2002. La réforme, si elle ne subit pas les foudres des «sages» de la rue Montpensier, placera l'élection présidentielle en avril-mai 2002 et les législatives en juin.
A trois reprises, par le passé, le Parlement a modifié la date des scrutins. Mais, en l'occurrence, il s'agissait d'élections locales. Chaque fois, le Conseil constitutionnel a approuvé le choix de la représentation nationale. Sera-t-il cette fois dans le même état d'esprit ? Les constitutionnalistes sont divisés. Certains, à l'instar de Louis Favoreu, estiment que la modification du calendrier ne s'appuie sur aucun «élément objectif». Elle serait donc d'opportunité politique. Pour d'autres, à l'inverse, tel Dominique Chagnollaud, «il n'est pas du ressort des neuf sages d'opérer un contrôle d'opportunité». Autrement dit, le Parlement est souverain dans son choix.
Longtemps hostile (bien que divisée) à ce qu'elle considère être une «manoeuvre» de Lionel Jospin, une grande partie de la droite a fondé ses espoirs sur l'arbitrage du Conseil constitutionnel. Depuis les élections municipales, non seulement elle tente de faire taire ses divergences mais aussi se montre moins malveillante. Surtout côté RPR. Les chiraquiens avaient lourdement mis la pression sur l'UDF qui, grâce à l'apport d'une petite trentaine de ses députés, avait