Menu
Libération

Meir Rosenne «Pour Israël, la fin de la quarantaine»

Article réservé aux abonnés
1981: ambassadeur d'Israël en France 2001: avocat à Jérusalem
publié le 9 mai 2001 à 0h49

1981: ambassadeur d'Israël en France

2001: avocat à Jérusalem

Le 10 mai 1981, j'attendais le résultat des élections avec tension, comme tous les amis d'Israël. Sous Giscard, nous étions en quarantaine. Sa politique nous était si défavorable que nous espérions un changement. J'étais chez moi, avenue Foch, à la résidence de l'ambassadeur, devant la télévision. Quand j'ai vu le visage d'Elkabbach se métamorphoser, j'ai compris que François Mitterrand était élu, et je me suis réjoui. La Commission européenne venait d'exprimer des réserves sur le traité de paix conclu par Israël et l'Egypte, qui était contesté par les pays arabes du front du refus. Et la France de Giscard avait adopté une politique qui s'identifiait à celle de ces pays arabes, pour des raisons pétrolières très claires. Un jour, j'ai demandé au ministre des Affaires étrangères, François-Poncet, comment la France pouvait exprimer des réserves à l'égard d'un traité de paix. «Les cimetières ne sont-ils pas assez remplis?», lui ai-je demandé. Il m'a répondu: «Comme les autres problèmes ne sont pas résolus, je ne peux pas faire comme s'ils n'existaient pas.»

Vous vous rendez compte que Valéry Giscard d'Estaing ne s'est pas rendu une seule fois en Israël! Et aucun de ses ministres n'a fait le déplacement, à l'exception du ministre de l'Artisanat, qui est venu un samedi (jour du shabbat, ndlr).

François Mitterrand, lui, avait fait plusieurs séjours avant les élections. L'un de ses fils avait passé un an dans un kibboutz. Je