Lyon de notre correspondant

A voix haute, Jean-Michel Dubernard commente le déroulement de l'élection: «Vous ne sentez pas comme un fumet de bonne soupe par ici?». Le conseiller municipal (RPR) de Lyon est furieux. Bien que minoritaire en sièges, la gauche a réussi, hier, à faire élire l'organe exécutif de la Courly (la Communauté urbaine de Lyon), largement ouvert à la droite. Vingt jours après l'élection à la présidence de Gérard Collomb (PS), grâce à 12 voix venues de la droite, les vice-présidents ont cette fois été élus très largement. Le maire de Lyon a réuni autour de lui la plupart de ses adversaires, de droite comme de gauche.

Jean-Jack Queyranne, ministre des Relations avec le Parlement, longtemps candidat à la présidence de la Courly, sera premier vice-président. François-Noël Buffet (RPR), également candidat, le 20 avril, contre Gérard Collomb, sera deuxième vice-président. Derrière, gauche et droite se répartissent en mille-feuilles. Au total, 37 vice-présidents participeront à la gestion des quelque 7 milliards de francs de budget, pour 1,3 million d'habitants. «C'est une véritable armée mexicaine», a dénoncé un élu proche de Charles Millon. Gérard Collomb lui a curieusement répondu: «C'est vrai, on parle parfois d'armée mexicaine. Surtout au Mexique.» Le président de la Courly ne tenait pas à s'étendre sur le sujet. Il avait promis un exécutif resserré, mais n'a pu tenir parole, augmentant les postes pour satisfaire ses nouveaux alliés.

L'élection de l'exécutif é