Menu
Libération
Série

1997: premiers contacts avec les nationalistes

Article réservé aux abonnés
Plusieurs canaux ont organisé des réunions.
publié le 15 mai 2001 à 0h52

Rien. Nunda. Officiellement, le gouvernement n'a jamais conduit ni participé à de quelcon ques négociations secrètes avec les nationalistes corses. Secrè tes, non. Discrètes, certainement. Elles ont eu lieu avant et pendant le processus de Matignon.

Lorsqu'il prononce son discours de politique générale le 19 juin 1997, Lionel Jospin évoque la situation insulaire. Trois phrases ciselées au millimètre: «En Corse ­ comme partout ailleurs sur le territoire national ­, le gouvernement veille ra au respect de la loi républicaine auquel la population aspire et sans lequel il n'y a pas d'essor possible. Parallèlement, il fera en sorte que la solidarité nationale s'exerce pour rattraper le retard de développement dû à l'insularité. Le gouvernement encouragera l'affirmation de l'identité culturelle de la Corse et l'enseignement de sa langue.» Jusqu'à l'assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, le Premier ministre n'en dira pas plus. D'autres parlent pour lui. Avec l'arrivée de la majorité plurielle au pouvoir, les fils se renouent entre la gauche locale et les nationalistes. Depuis sa prison, François Santoni, alors secrétaire général d'A Cuncolta naziunalista, encourage même ces contacts. Lui qui a négocié avec Charles Pasqua et Jean-Louis Debré est dans l'impossibilité matérielle de le faire avec le pouvoir socialiste. Il l'évoque dans son livre Con tre-enquête sur trois assassinats: Erignac, Rossi et Fratacci (1).

Rivalités. Automne 1997. Jean-Michel Emmanuelli, ami per