Ils sont venus, ils sont presque tous là. La plupart sont arrivés la veille pour la «Corsica story». A chacun, José Rossi a réservé une place dans les galeries du public dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Les élus insulaires ne voulaient pas rater cela. Ils se sont donné rendez-vous par affinités ou par commodité. Les sociaux-démocrates de Simon Renucci, ont déjeuné à la brasserie le Bourbon. Ils finissent de mettre au point un texte. En guise de conclusion, on y lit: «Nous formons le voeu fervent que les parlementaires aborderont cette échéance décisive sans préjugé et sans esprit partisan avec la seule volonté de trouver enfin à la Corse, dans l'intérêt général, un chemin de dignité et d'espérance.» A une table voisine, le socialiste Laurent Croce papote avec l'homme des réseaux Pasqua sur l'île, Robert Feliciaggi, et Philippe Ceccaldi, corsiste de droite favorable au processus. Tous se saluent, s'apostrophent.
Visage buriné. En remontant le boulevard Saint-Germain, on tombe sur les nationalistes. Ils ne sont que deux: Jean-Guy Talamoni et Cesar Filippi. Le premier a coupé son portable et, machoire serré, ne veut parler à personne. Le second, barbe de trois jours et visage buriné, a ciré ses chaussures et ajusté sa cravate. Il est 16 h 30 et «il va falloir y aller». Derrière eux Jean Baggioni s'apprête aussi. Comme les «natios», le président RPR du Conseil exécutif (le gouvernement de l'île) est attablé au... Concorde. Un nom prédestiné? Le gaulliste a rencontré, le