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Libération

Guerre des clans de la droite sur la Corse

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La montée au créneau de Chevènement embarrasse l'opposition.
publié le 16 mai 2001 à 0h53

Son «heure de gloire est arrivée». Neuf mois après son départ du gouvernement, en août 2000, Jean-Pierre Chevènement est monté vers 21 heures à la tribune de l'Assemblée pour dire une nouvelle fois tout le mal qu'il pense du projet de loi sur la Corse, débattu depuis hier au palais Bourbon. Raymond Forni, le président de l'Assemblée, était descendu de son perchoir et avait rejoint les rangs socialistes pour mieux écouter le «Che». Les trois responsables de Corsica Nazione, Jean-Guy Talamoni, Paul Quastana et César Filippi, étaient dans les tribunes du public pour goûter le spectacle.

«Mère des batailles». Ce futur statut insulaire «n'est décidément pas le fruit d'un dialogue mené dans la clarté mais celui, délétère, de la cohabitation et d'un marchandage obscur, lourd de calculs et d'arrière-pensées», a attaqué le député de Belfort, pour qui ce débat, c'est un peu «la mère de toutes les batailles», selon l'un de ses proches, formule utilisée autrefois par Saddam Hussein. Chevènement a défendu une motion de procédure destinée à renvoyer le texte sans en débattre, parce que, à l'en croire et contrairement à ce qu'a assuré le Premier ministre, la «démarche qui a présidé» à son élaboration «n'est nullement transparente». Le texte gouvernemental «engage l'Etat sur un toboggan qui démarre en pente douce», s'est plaint l'ancien ministre qui voit se profiler «une France éclatée». Chevènement a ainsi dévoilé la thématique de son éventuelle prochaine campagne présidentielle. Au passage