Saint-Denis de la Réunion, envoyé spécial
Lorsque la mise en scène est trop léchée, le rituel chiraquien du bain de foule ne semble même plus satisfaire l'intéressé. Il fait son boulot de «président sympa», puis s'en retourne. Mais lorsque l'exercice est moins préfabriqué, comme cette rencontre, hier, avec des collégiens, Jacques Chirac aime à montrer qu'il peut se dépasser et a plus d'une posture dans sa besace électorale. En précampagne pour quatre jours à La Réunion et à Mayotte (Libération d'hier), le chef de l'Etat a donc livré deux facettes de son métier de président-candidat. Et donné au passage de la matière première à ses conseillers qui ne manqueront pas de disséquer et d'évaluer les «performances» de leur mentor.
Décor en place. A peine descendu d'avion hier matin, Jacques Chirac trouve face à la mairie de Saint-Denis une foule d'un gros millier de personnes massées derrière des grilles pour l'accueillir au son de «Chirac président!». Quelques minutes avant l'arrivée du chef de l'Etat, le nouveau maire, René-Paul Victoria (RPR), vient s'assurer que son décor est bien en place: militants venus en bus des communes du sud de l'île avec leurs tee-shirts «ensemble avec Jacques Chirac», enfants agitant de petits drapeaux tricolores, élus et anciens combattants. L'effet de nombre recherché est là. Mais les grands encarts publicitaires achetés par le maire dans les quotidiens locaux invitant la population «à participer à l'accueil de monsieur Jacques Chirac, président de la