Menu
Libération

Le mensonge cousu de fil blanc de six policiers

Article réservé aux abonnés
Ils sont accusés d'avoir frappé un militant du DAL.
publié le 19 mai 2001 à 0h56

La 17e chambre correctionnelle de Paris abritait vendredi un scénario de série B, si caricatural qu'il en est devenu pathétique et glaçant. Six policiers, dont un officier, comparaissaient pour faux témoignage et violences volontaires sur trois militants du DAL (Droit au logement), lors de l'évacuation, en mai 1997, d'un immeuble du XVIe arrondissement de Paris, occupé quelques heures par l'association. En dépit de la relative simplicité des faits, quatre ans d'instruction ont été nécessaires, et même utiles, pour libérer les acteurs de la bavure de leurs mensonges. Vendredi, les policiers ne pouvaient qu'avancer, sans grande conviction, l'argument de leur inexpérience et de l'impérieuse obligation d'obéissance au chef pour tenter de bâtir une défense de carton-pâte.

Hampe de drapeau. Ces membres des ULI (unités légères d'intervention, issues de la préfecture de police) ont pourtant longtemps résisté. Pendant plus de deux ans, ils ont répété, devant la juge d'instruction Marie-Paule Moracchini, «leur» histoire: le 18 mai 1997, trois militants du DAL s'étaient emparés d'une hampe de drapeau, transformée en bélier pour foncer dans les rangs des forces de police. Devant tant de violence, les policiers n'avaient pu qu'interpeller les trois hommes, mis en examen pour «actes de rébellion». En janvier 2000, une lueur de conscience fait exploser le carcan de la hiérarchie. Tour à tour, Cyril Corrias, Daniel Rouleau, Olivier Boste, Fabien Thévenon et Christophe Lagier retournent leur