Passage délicat, cette semaine, pour le gouvernement. Demain, tandis que la CGT appelle à une manifestation antilicenciements à Paris, s'ouvre à l'Assemblée l'examen en deuxième lecture du projet de loi sur la modernisation sociale. Le texte suscite la plus franche hostilité du Parti communiste. Six semaines après les annonces de suppressions d'effectifs de LU et Marks & Spencer, Lionel Jospin se retrouve une nouvelle fois confronté la question des licenciements qui empoisonne ses relations avec la «gauche sociale» depuis quatre ans.
La loi de modernisation sociale a été mise en chantier fin 1999, en réponse au plan de restructuration présenté par Michelin. Il s'agit d'un projet de loi fourre-tout, où l'on retrouve des dispositions sur le travail temporaire, une réforme de la validation des acquis professionnels ou encore l'obligation pour les entreprises de négocier les 35 heures avant de licencier. Il a été adopté en première lecture en janvier par l'ensemble des députés de la majorité, communistes compris, dans la plus grande indifférence. Il en va tout autrement aujourd'hui.
Désireuse de ne pas rester inerte face à la vague actuelle de plans sociaux, Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi, a adjoint au texte plusieurs amendements visant à dissuader les entreprises de licencier (lire cahier Emploi). Or, depuis dix jours, le Parti communiste fait savoir qu'il juge ces ajouts insuffisants (lire ci-dessous). Maxime Gremetz, chargé du dossier au sein du groupe communiste de l'A