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Libération

La bombe à retardement du financement des 35 heures

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Les syndicats veulent que l'Etat prenne le relais de la Sécu.
publié le 21 mai 2001 à 0h55

Qui va payer la facture des 35 heures? Lionel Jospin ne peut plus atermoyer. D'ici à la fin de la semaine, le Premier ministre doit désamorcer la bombe à retardement de la loi Aubry. Les partenaires sociaux, qui, le 7 juin, arrêteront les comptes 2000 de la Sécurité sociale, attendent son arbitrage l'arme au pied. En arrière-plan, le PCF et l'opposition sont à l'affût du moindre faux pas du gouvernement. Mercredi, Laurent Fabius, ministre de l'Economie, et Elisabeth Guigou, sa collègue de l'Emploi, tenteront une dernière fois de régler l'affaire de gros sous qui empoisonne leurs relations depuis quatre mois. Car c'est désormais une certitude: les dispositions de la loi Aubry ne permettent pas de financer l'intégralité des baisses de charges accordées aux entreprises qui signent un accord de réduction du temps de travail.

Addition en hausse. Selon le rapport du sénateur RPR Charles Descours publié en avril, le trou s'élève à 13 milliards de francs en 2000, à plus de 18 milliards en 2001, et l'addition ne cessera de grimper dans les années suivantes. Bercy, qui a depuis longtemps repéré le bug, s'est fait très discret. Selon la loi Veil de 1994, l'Etat doit financer les politiques de l'emploi. En toute légalité, ce serait donc à Fabius de puiser dans sa cassette pour combler les trous des 35 heures. Or, de ça, le ministre ne veut pas entendre parler. Dans un contexte de croissance économique ralentie, une telle ponction empêcherait la France de tenir ses engagements européens e