Débattu la semaine dernière en première lecture, voté solennellement cet après-midi à l¹Assemblée nationale, le projet de loi sur la Corse suscite des réactions contrastées parmi les Français. Selon notre enquête réalisée avec l¹institut BVA, s¹ils sont 57 % à penser que c¹est un bon projet pour la Corse, ils ne sont que 46 % à juger que c¹est un bon projet pour laŠ République française. Nuance. Autant dire que l¹opinion est dubitative quant à l¹idée de voir la Corse servir de laboratoire à la décentralisation pour préparer de nouveaux transferts de compétence de l¹Etat vers les régions, comme l¹a annoncé jeudi Daniel Vaillant, le ministre de l¹Intérieur. Quant à accorder à la Bretagne, au Pays basque ou à l¹Alsace un statut spécifique renforçant leur autonomie, ce qui n¹est pas aujourd¹hui dans les projets du gouvernement, 51 % des personnes interrogées y sont hostiles contre 43 % qui y sont favorables.
Méfiance. Pour l¹opinion, donc, ce qui est bon pour la Corse ne l¹est pas forcément pour la République. A preuve, la possibilité pour l¹Assemblée territoriale corse de modifier des lois votées par le Parlement national est largement rejetée par une majorité de sondés (67 % pour, 25 % contre). De même que la possibilité de pouvoir construire sur le littoral (37 % pour, 50 % contre). Ainsi que le maintien pendant douze ans de l¹exonération du paiement des droits de succession (34 % pour, 55 % contre). Autant de dispositions au c¦ur du projet de loi Jospin que les sondés rejette