Nouvel épisode héroïcco-comique à gauche. Motif: la deuxième lecture, hier, du projet de loi sur la modernisation sociale à l'Assemblée nationale, avec son attirail antilicenciements, en réponse aux plans chez Danone et Marks & Spencer. Tout commence lundi soir. Après avoir rencontré Elisabeth Guigou, la ministre de l'Emploi, Maxime Gremetz, le porte-parole du groupe PCF sur ce projet, laisse éclater sa joie, louant «l'ouverture» d'esprit d'«Elisabeth» et indiquant qu'il plaidera auprès des troupes communistes pour un vote positif. Hier matin, même humeur joyeuse: «Je suis très content. Je n'ai pas de raison de mettre en doute la parole de Mme Guigou», clame le député de la Somme dans les couloirs de l'Assemblée.
«Projet petit bras». Il est vite démenti. Entre-temps, les amendements concoctés par le gouvernement sont parvenus à Alain Bocquet. Déception. «C'est un projet petit bras, peste le patron des députés PCF. Nous allons nous battre avec la plus grande fermeté, bec et ongles et nuitamment.» Dans l'après-midi, Maxime Gremetz comprend qu'il n'a pas été écouté par la ministre: «Ou Mme Guigou trompe sa majorité plurielle [...], ou, ce qui est plus grave, il y a eu des arbitrages du Premier ministre.» La volte-face est totale. «Je suis très, très surpris, très colère. Les choses ne vont pas se passer ainsi [...]. J'ai été trompé.» Histoire de montrer que Gremetz s'est fourvoyé tout seul, Robert Hue parle au nom du groupe: «Les éléments que nous avons à cette heure, ne sont pa