C'est peu dire qu'il était réclamé par les socialistes de France et d'ailleurs. Le discours de Lionel Jospin sur l'avenir institutionnel de l'Europe aura finalement lieu lundi, au centre d'accueil de la presse étrangère à la maison de Radio France, devant la presse française et étrangère ainsi qu'un parterre d'intellectuels. Cette intervention, qui, à l'origine, devait avoir lieu juste après la présidence française de l'Union européenne, c'est-à-dire en janvier ou février, constituera la contribution du Premier ministre au débat sur l'avenir de l'Europe lancé il y a un an par le ministre des Affaires étrangères allemand Joskha Fischer, et enrichi depuis des propositions de Jacques Chirac, de Tony Blair ou encore de Gehrard Schröder.
Question à 100 euros : lorsque Lionel Jospin prendra la parole, lundi, à quel titre s'exprimera-t-il ? En tant que Premier ministre ? S'agissant de politique étrangère, cela voudrait dire qu'il s'est au préalable concerté avec le chef de l'Etat. Ce qui n'est pas le cas. Hier matin, lors de son tête-à-tête hebdomadaire à l'Elysée, il a averti le Président de la date de son discours, mais ne lui en a pas livré le contenu.
Alors, parlera-t-il en tant que chef d'un gouvernement soutenu par la majorité plurielle ? Pas plus. Toujours hier, Lionel Jospin a déjeuné avec l'ensemble de ses ministres pour évoquer le dossier européen. Et il a répété dix fois son message : «Ce que je vais dire, c'est ce que moi je pense. Cela ne vous engage pas.» De fait, le Pr