Soirée thérapie de groupe à Matignon tandis qu'au même moment, la majorité plurielle battait de l'aile à l'Assemblée nationale. «Nous devons nous dire des choses franches», prévenait François Hollande à l'heure de l'apéritif. Présente à l'arrivée des convives, la presse n'a pas été autorisée à assister à la clôture. Le dîner qui a réuni, hier soir, autour de Lionel Jospin, les leaders de la gauche François Hollande (PS), Robert Hue (PCF), Dominique Voynet (Verts), Jean-Michel Baylet (PRG) et Jean-Pierre Chevènement (MDC) devait être l'occasion d'une sévère explication sur les ratés que connaît la majorité. Depuis 1997 que ce type de sommet existe, jamais les conditions politiques n'auront été aussi mauvaises pour la gauche. A tel point que, au début du mois, le Premier ministre a reçu tous les chefs des partis de la majorité. Au coeur des discussions: l'année à venir. «Pour perdre, Jospin n'a pas besoin de nous. Il est son meilleur ennemi», clame-t-on au PCF. Lionel Jospin, lui, a un discours tout préparé: la gauche gagnera ou perdra ensemble.
Mais plus grand-chose ne semble fédérer la majorité. Hue, candidat à la présidentielle, a besoin de se démarquer pour se faire remarquer. Voynet effectue son préavis, avant de quitter le gouvernement cet été. Chevènement, qui a rejeté le «concept» de «gauche plurielle», a été longuement reçu hier par Jacques Chirac, pour parler Europe notamment. Façon de rendre la politesse à l'Elysée, Jospin, de son côté, a reçu Giscard à Matignon,