Saint-Brieuc envoyé spécial
Depuis des siècles, Saint-Brieuc tourne le dos à la mer. Et depuis le 18Êmars, les Briochins tournent le dos à la gauche. Le va-et-vient des marées ne s'est évidemment pas interrompu dans la baie de la préfecture des Côtes-d'Armor. Mais deux mois après une défaite jamais envisagée, le PS local, aux commandes de la ville depuis 1962 (1), a toujours les pieds dans la vase. Claude Saunier, le maire sortant, qui ne se représentait pas, n'est toujours «pas au mieux». Michel Bermont, son successeur désigné, en a toujours gros sur la patate: «Je ne vous dirai pas le fond de ma pensée», prévient-il. Au moins, c'est clair. Il faut chercher ailleurs.
Patience. Faut-il alors croire le nouveau maire UDF, Bruno Joncourt, qui assure «ne pas avoir été surpris» le soir de sa victoire? Il est vrai que ce Tunisien d'origine, âgé de 47 ans, né «à Bizerte, comme Bertrand Delanoë» et arrivé à Saint-Brieuc en 1973, a pris le temps de se couler dans le paysage. Candidat pour la première fois en 1977, déjà tête de liste de la droite en 1989 et 1995, il a su, au fil des ans, tempérer son profil pour séduire les Briochins. Gaulliste à l'Union des jeunes pour le progrès à la fin des années 60, il quitte le RPR en 1986, adhère au Parti républicain de François Léotard, puis quitte la Démocratie libérale d'Alain Madelin. Aujourd'hui, il se dit «plus Bayrou que Douste-Blazy», plus proche du président de l'UDF que du très chiraquien patron des députés centristes. Autrement dit, il