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Libération
Reportage

Le «Charles-de-Gaulle» sort de la houle

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Après moult avaries, le moral revient à bord du porte-avions.
publié le 28 mai 2001 à 1h00

Après des mois de poisse, le moral semble être revenu à bord. Le ciel est bleu, la mer est belle. Peut-être que l'hélice cassée, la piste trop courte ou les vitres opaques avaient masqué l'essentiel. Que le Charles de Gaulle est «un bateau unique en Europe, et qui fait vraiment changer d'époque la marine», assure son «pacha», le capitaine de vaisseau Edouard Guillaud. Les marins, en tout cas, veulent y croire. Depuis le 18 mai, le Charles-de-Gaulle est opérationnel. Officiellement bon pour le service. Entre la Corse et Toulon, il participe à ses premières grandes manoeuves, l'exercice multinational Trident d'Or.

La scène a beau être répétée cent fois, tous les regards des marins se tournent vers le ciel: le bateau va se «ramasser» un avion. Dialogue à la radio entre l'officier d'appontage et le pilote: «Con tinue à descendre, on a 23 noeuds.» «Miroir négatif» (le pilote ne voit pas les lumières vertes lui indiquant qu'il est sur la bonne trajectoire, ndlr). «Tu es toujours légèrement haut, descends doucement.» «Miroir.»

L'avion se présente pleins gaz sur le pont. A 250 km/h, sa crosse accroche le premier des trois «brins d'appontage». En 2,5 secondes et 90 mètres, les 8 tonnes du Super-Etendard s'immobilisent. L'avion dégage immédiatement, les câbles se remettent en place. Un autre avion se présente. «C'est la nounou», annonce une voix. La nounou, c'est l'avion spécialement équipé pour ravitailler les autres en vol. Il vidange ses réservoirs et entame son «break» qui l'amène s