Déflagration annoncée dans la majorité plurielle. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 1997, le gouvernement Jospin risque de voir un de ses projets de loi repoussé par l'addition des voix des députés communistes et de celles de la droite. Hier, à la veille du vote en deuxième lecture du texte sur la modernisation sociale à l'Assemblée nationale, Robert Hue a fait monter la pression sur Lionel Jospin. Ou le gouvernement décide de repousser le scrutin, ou les députés PCF feront barrage au projet de loi. «En l'état actuel du texte, la situation est des plus préoccupantes et ne pourrait conduire qu'à un vote contre», a indiqué hier, le secrétaire national du PCF à l'issue de la réunion du collège exécutif (ex-bureau national) de son parti.

Sursis. Jugeant la période «gravissime» et «extrêmement sérieuse», Hue a tenté de se trouver une porte de sortie. Dans une lettre adressée hier soir au Premier ministre, il lui demande de surseoir de «deux semaines par exemple» au vote solennel, afin de reprendre l'examen du projet. Le député du Val-d'Oise s'appuie en l'occurrence sur le règlement intérieur de l'Assemblée qui autorise le gouvernement à demander une seconde délibération du projet. Hier soir, Matignon planchait sur les moyens de renvoyer la balle dans le camp communiste. Difficile de céder à cette ultime pression sans garantie sur l'issue positive du vote. Difficile aussi d'adresser une nouvelle fin de non-recevoir à l'allié privilégié.

Dans cette partie de dupe