Quinze jours de rab pour se rabibocher. Lionel Jospin a cédé, hier matin, à la demande de Robert Hue de repousser le vote solennel, en deuxième lecture, du projet de loi de modernisation sociale. Le scrutin aura lieu le 13 juin. L'addition des voix de droite et de celles des députés communistes risquait, pour la première fois depuis 1997, d'empêcher l'adoption d'un texte gouvernemental. Dans ce bras de fer, les deux camps essaient de ne pas perdre la face. «Satisfait», le secrétaire national du PCF a salué «la démarche raisonnable et éminemment constructive» du Premier ministre. A l'Assemblée, Lionel Jospin s'est dit persuadé qu'avec ce «délai que nous nous sommes librement donné», la majorité trouvera «ensemble l'esprit de responsabilité pour déboucher positivement». Pas question, cependant, de toucher à l'«équilibre» du projet. C'est-à-dire de voir réapparaître les amendements communistes prônant le droit de veto sur les licenciements ou le rétablissement d'une autorisation administrative plus ou moins déguisée.
Restrictif. C'est un texte inchangé qui devrait donc être soumis au vote le 13 juin, mais le gouvernement pourrait s'engager à y intégrer une définition plus restrictive du licenciement économique lors de la troisième lecture. Et Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi, devrait préciser ses propositions pour octroyer de nouveaux droits aux salariés dans un autre projet de loi. Retour sur vingt-quatre heures qui ont ébranlé la gauche plurielle.
Lundi après-midi, Robert