Jean-Marc Ayrault n'est pas chasseur. Le président du groupe socialiste, en présentant, hier, sa proposition de loi sur le statut pénal du chef de l'Etat, a pourtant réussi le «coup du roi». Pan ! sur les divisions internes au PS après le feuilleton Montebourg. Et re-pan ! sur la prétendue unité de la droite.
Le premier coup a été tiré dans le huis clos de la salle Colbert. Vers midi, le député-maire de Nantes présente son texte aux 255 députés socialistes. Il commence par prévenir: «Je ne suis pas en service commandé.» Sous-entendu : Matignon n'est pour rien dans ma démarche. Puis il argumente: «Nous souhaitons distinguer des faits que pourrait commettre un président de la République dans l'exercice de ses fonctions et des fautes qu'il pourrait avoir commises ou commettre comme citoyen et qui doivent relever de la justice ordinaire.»
Soutien. Présent, Arnaud Montebourg se tait. Le député de Saône-et-Loire a convaincu une trentaine de collègues de la gauche plurielle de signer sa proposition de résolution tendant au renvoi de Jacques Chirac devant la commission d'instruction de la Haute Cour de justice. Il sait que l'initiative de Jean-Marc Ayrault vise à empêcher d'autres députés de le rejoindre. Ses amis Philippe Nauche (Corrèze), Monique Collange (Tarn), René Mangin (Meurthe-et-Moselle), entre autres justifient leur démarche. «Nous avons soutenu Arnaud, nous continuons à le soutenir. Il est en phase avec l'opinion. La proposition de Jean-Marc a l'avantage de fournir une