La France a peur. Le PS veut la protéger. Menacés par la poussée de l'extrême gauche et contestés par leurs alliés communistes ou verts, les socialistes rêvent de reconquérir l'électorat populaire qui les a délaissés aux municipales. Martine Aubry a présenté hier au secrétariat national du PS le conseil national thématique, Démocratie et citoyenneté, qui posera, le 30 juin, la première pierre du projet pour 2002. Et dans la soirée, le courant Socialisme et démocratie, qui rassemble jospinistes et rocardiens, a apporté la sienne lors d'un colloque à l'Assemblée baptisé Protections et responsabilités face aux risques.
L'hôte des lieux, Raymond Forni, a mis en garde : «Ce qui fait défaut à la gauche, c'est la réflexion autour d'un projet capable d'entraîner. Même si notre bilan est magnifique, il ne suffira pas ! Nous devons introduire une part de rêve.» En fait de «rêve», le ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici, a pronostiqué que les «protections» (sociale, sécurité, etc.) seront «au coeur» de la présidentielle.
Attribuant la victoire de la gauche, en 1997, à sa «réponse à l'angoisse du chômage», Dominique Strauss-Kahn, visé par une demande de saisine de la Cour de justice de la République (lire page 14), a souligné que d'autres peurs, liées «à la vie quotidienne ou à la mondialisation», ont émergé. Ecornant le PCF, le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis, a stigmatisé la «démagogie» de ceux qui prônent «l'encadrement absolu du licenciement». Il a plaidé po