Roanne (Loire) envoyé spécial
La minuterie fait un pénible bruit de crécelle. Et régulièrement, l'étroit couloir du sous-sol de la mairie qui sert d'antichambre aux bureaux du groupe socialiste est plongé dans l'obscurité. Après vingt-quatre ans de règne municipal de Jean Auroux ministre symbole du 10 mai 1981 que tout le monde s'arrache en ces temps de commémorations , la gauche roannaise fait une double cure d'opposition et d'austérité. «C'est la gestion Démocratie libérale, on fait des économies sur tout, y compris les bouts de chandelles. Et cette nouvelle minuterie devant ma porte situe assez l'envergure du nouveau maire», ironise Jean Auroux. Yves Nicolin (DL), jeune loup de 38 ans, est depuis le 25 mars premier magistrat d'une ville ouvrière (textile et mécanique) en crise, un peu enlisée dans son processus de reconversion, ne comptant plus que 38 000 habitants contre 58 000 il y a vingt-cinq ans.
Hormis la suppression du baptême républicain et l'octroi d'une exclusivité pour la viande charolaise dans les cantines, le nouveau maire n'a pas encore pris de mesure significative. Mais il se situe dans le droit fil de la vulgate libérale: «Nous allons engager un vaste programme d'économies, une fois connu le résultat de l'audit que nous avons lancé, lequel concerne à la fois la municipalité et toutes les structures que nous subventionnons.» Pour Nicolin, dans bien des cas, «les coûts pourront être divisés par deux. L'équipe sortante avait pour habitude de payer sans se po