Faut-il étendre la couverture maladie universelle (CMU) aux bénéficiaires du minimum vieillesse ou de l'allocation adulte handicapé (AAH)? La députée (PS) Odette Grzegrzulka a vigoureusement plaidé en ce sens, cette semaine, devant la Commission des affaires sociales de l'Assemblée. Elle estime que le seuil de 3 600 francs (549 euros) est «particulièrement injuste».
Ni au ministère de l'Emploi, ni à plus forte raison à Bercy, on n'est favorable à une telle mesure. Pourtant, dans le contexte actuel de surenchère sociale, cette demande pourrait trouver à l'Assemblée le soutien des députés de la gauche plurielle, socialistes compris.
Aide médicale. La loi votée en 1999 avait fixé un plafond de ressources à 3 500 francs pour une personne seule, donc en dessous de ces minima sociaux. En portant à 3 600 francs ce plafond, la loi de financement de la Sécurité sociale 2001 n'a pas pour autant bénéficié aux personnes touchant l'AAH ou le minimum vieillesse: dans le même temps, ces allocations ont été portées à 3 652 francs.
Pour Odette Grzegrzulka, le dispositif CMU pourrait supporter ce coût supplémentaire puisque, avec 5169929 bénéficiaires, «seuls 5,7 milliards de francs (869 millions d'euros) ont été dépensés» en 2000 sur les 8,3 milliards (1,27 milliard d'euros) prévus au fonds de financement CMU. Elle souligne également qu'une partie importante des anciens titulaires de l'aide médicale gratuite devraient se voir exclure du bénéfice jusqu'ici automatique de la CMU, parce qu'ils ne