Arlette Laguiller en convient. Le parlement européen, où elle siège depuis deux ans avec deux autres militantes de LO et deux LCR, n'est pas le lieu idéal pour préparer le grand soir. Pourtant, elle figure parmi les eurodéputés les plus assidus. Et vote même certaines dispositions, alors que dans les conseils régionaux, les élus LO pratiquent une opposition dure et systématique. «Notre règle de conduite est de ne jamais voter des dispositions contraires à nos principes», explique Alain Krivine, leader de la LCR. Les élus d'extrême gauche ont ainsi bataillé ferme pour obtenir un moratoire sur une décision préparant la privatisation de la Poste. Laguiller, qui siège au sein de la commission des affaires sociales, est «très présente», témoigne Harlem Désir, «mais il est rare qu'elle vote pour les rapports. En revanche, elle approuve généralement les amendements présentés par la gauche. On ne peut pas dire, pour des trotskistes, qu'ils mènent un travail parlementaire classique. Ni qu'ils sont dans une logique de front unique qui permettrait à la gauche de se rassembler». Exemple parmi d'autres, Laguiller est allée soutenir les Marks & Spencer de Strasbourg. Mais les principes dont se réclament ces élus provoquent parfois des cafouillages. En janvier 2000, les deux LCR s'étaient abstenus lors d'un vote confiant à la commission l'étude de la faisabilité de la taxe Tobin sur la spéculation financière, et LO avait voté contre. Raison: «Elle sert à réguler le capitalisme», explique L
Des eurodéputés assidus
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publié le 4 juin 2001 à 1h09
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