Bruxelles correspondance
Au moins Lionel Jospin n'aura-t-il pas laissé indifférent. Le discours «fondateur» du Premier ministre sur l'Europe, prononcé le 28 mai dernier à Paris, a naturellement séduit les eurodéputés socialistes mais peu convaincu au-delà de son camp. Hormis, peut-être, la droite européenne de José Maria Aznar et le camp de Silvio Berlusconi...
En écho, «Lionel Jospin redéfinit le dessein européen : c'est le premier responsable politique à le faire. Ce sont des propositions très réalistes, mais, mises bout à bout, elles tracent une trajectoire», s'enthousiasme Pervenche Berès, chef de la délégation française. Pour son collègue Olivier Duhamel, le Premier ministre a effectué un «grand chemin européen». Certains osent être plus modérés : «Le discours était prudemment intergouvernemental plutôt que très communautaire», dit Gilles Savary.
Contrairement à ses collègues écologistes, le vert Daniel Cohn-Bendit retient le côté «positif» du discours : «Il est beaucoup plus européen que ce à quoi on s'attendait.» En revanche, Alain Lipietz, candidat à l'investiture des écologistes pour la présidentielle, est, lui, «déçu». II reproche à Jospin d'avoir institué une «machine à éliminer les Verts», avec sa proposition de réforme du mode de scrutin pour les européennes. Même hésitation chez le communiste Francis Wurtz, qui porte une «appréciation plutôt critique sur l'articulation entre principes et réalités» du Premier ministre.
Hors de la majorité plurielle, les critiques se