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Libération

Chevènement charge dans le vide contre le traité de Nice.

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Alors que le vote est acquis, l'ex-ministre brandit à l'Assemblée la menace d'une «landérisation» de la France.
publié le 6 juin 2001 à 1h10

Pour la foule, il faudra attendre le vote solennel du 12 juin. Pour le débat d'hier sur le projet de loi autorisant la ratification du traité européen adopté par les Quinze à Nice le 11 décembre 2000, les bancs de l'Assemblée nationale ont dû se contenter d'accueillir... un peu de beau monde. Parmi les quelque 30 députés présents en début de séance, sur les bancs de l'opposition: l'ancien chef de l'Etat Valéry Giscard d'Estaing, l'ancien Premier ministre Alain Juppé ou encore Philippe Séguin, ex-éphémère tête de liste, en 1999, du RPR aux élections européennes. Seul poids lourd à gauche: Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement des citoyens.

Pourfendeur en 1992 du traité de Maastricht, dénonçant hier le «calamiteux» traité d'Amsterdam, le député de Belfort est resté fidèle à ses convictions en défendant une exception d'irrecevabilité. Inquiet devant les propositions «des dirigeants allemands de super-Etat fédéral [...], guère rassuré par le peu de résistance qu'offrent le président de la République et le Premier ministre, tous deux partisans d'une fédération d'Etats-nations et d'une Constitution européenne à l'horizon 2004», Chevènement a critiqué une fuite en avant qui «défait la France sans faire l'Europe, un beau dessein perverti». Il a conclu sa charge en brandissant la menace d'une «landérisation» de la France: «Il n'est pas trop tard pour dire oui à l'Europe, mais dans la liberté, c'est-à-dire avec la France [...] qui porte le message toujours vivant de la Républ