Lionel Jospin fait ce qu'il dit... et finit par dire ce qu'il a fait. Au lendemain de sa tardive confession sur son passé trotskiste, le Premier ministre n'a pas caché, hier, sur Europe 1, son soulagement d'avoir brisé l'omerta : «C'est certainement moins un embarras aujourd'hui qu'hier.» A Matignon, on juge qu'il valait mieux pour lui se débarrasser de ce lourd secret un an avant l'élection présidentielle plutôt que de prendre le risque de voir la droite s'emparer du sujet pour pourrir sa campagne. Et, dans son entourage, tous pronostiquent une extinction rapide de la polémique.
Restent des points que le chef du gouvernement n'a pas totalement éclaircis. D'abord la raison pour laquelle il s'est enfermé dans le mensonge pendant tant d'années. «Je n'ai pas la culture de la con fession ni le goût des aveux», a-t-il expliqué hier en reconnaissant s'être «laissé aller une fois à une dénégation», en plaidant la confusion avec son frère Olivier, dirigeant de l'Organisation communiste internationaliste (OCI) jusqu'en 1988. Il s'est d'ailleurs distingué de l'engagement de son cadet en assurant que le sien avait un «caractère privé, distinct de son engagement public et ouvert au PS». Cette «aventure intellectuelle tout à fait passionnante» constitua même un «très utile contrepoint à la formation» qu'il recevait à l'ENA.
Murmures. Quant aux soupçons d'«entrisme» lors de son adhésion au PS, en 1971, Lionel Jospin a assuré qu'il était «pleinement socialiste» : «Je suis rentré librement au