Réconciliation nationale pour une réforme historique. Hier, les sénateurs se sont penchés, pour une première lecture, sur la proposition de loi visant à réformer la Constitution financière de l'Etat. Comme pour marquer la solennité du moment, Christian Poncelet, président du Sénat, présidait à cette 38e tentative de revisiter le texte fondateur qu'est l'ordonnance de 1959. Une fois n'est pas coutume, la révision ne peut entrer dans les tables de la loi sans un vote conforme des sénateurs.
Tout aussi conscient de l'importance du moment, Laurent Fabius a bousculé son agenda pour venir en personne soutenir une révision qu'il avait appelée de ses voeux, quand il présidait l'Assemblée nationale. L'enjeu est double: rééquilibrer le pouvoir budgétaire au profit du Parlement, et améliorer l'efficacité et la lisibilité de la gestion publique.
«La transparence et la simplification sont encore des idées assez nouvelles dans notre pays, alors que le centralisme administratif et la prédominance de l'exécutif y sont l'héritage de vingt rois, deux empires et cinq Républiques», a déclaré le ministre de l'Economie. Il s'est ensuite réjoui de la remise en cause du statu quo: «La majorité parlementaire y est favorable, de très nombreux responsables de l'opposition y souscrivent, le Premier ministre le souhaite, le président de la République aussi, la secrétaire d'Etat au Budget (Florence Parly, ndlr) et moi-même y sommes résolus.»
Unanimisme de l'objectif ne signifie pas unanimisme des moyens. El