Baisses des prix, réduction de 65 % à 35 % du remboursement des spécialités peu efficaces, coup de pouce aux médicaments génériques et feu vert à la prescription par molécule: Elisabeth Guigou et le ministre de la Santé Bernard Kouchner ont lancé hier, à l'occasion de la réunion de la commission des comptes de la Sécurité sociale, la chasse au gaspillage. La liste des 835 médicaments dont le «service médical rendu» est jugé «insuffisant» par les experts de l'agence française de sécurité sanitaire, publiée hier en avant-première par Libération, servira de base à l'opération qui doit permettre à l'assurance maladie d'économiser 4 à 5 milliards de francs.

Cela sera-t-il suffisant pour mettre les finances de la Sécurité sociale à l'abri? Le rapport rendu public hier n'est pas totalement rassurant, malgré un affichage optimiste. Officiellement, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité s'en est félicitée hier, la situation s'améliore encore. D'un trou de 33, 8 milliards de francs en 1997, on est passé en 2000 à un excédent de 5, 2 milliards, après une année 1998 dans le rouge (­ 16, 2 milliards) et une année 1999 blanche (+ 0, 7 milliard). Le cru 2001 s'annoncerait encore meilleur: + 7, 9 milliards de francs (1, 2 milliard d'euros) d'excédent.

Pourtant, dès la seconde page de son rapport, François Monier, conseiller-maître à la Cour des comptes, met en garde: «Les hypothèses de croissance économique sur lesquelles reposent nos comptes ont été fixées en mars, et sont appelées à êt