«De toute façon, ils nous trahiront.» Les salariés de l'usine Lu de Ris-Orangis ne se font pas d'illusions sur l'attitude des politiques après la manifestation contre les licenciements de ce samedi. Car ce qui au départ devait être une protestation contre les suppressions d'emploi est en train de virer à l'explication de texte au sein de la gauche plurielle, sous le regard de l'extrême gauche.
Derrière les syndicalistes des entreprises en butte à des licenciements, se retrouveront les syndicats SUD, la FSU, des fédérations et unions régionales CGT et CFDT, la CNT et, côté partis politiques, le PCF, LO, la LCR, les Verts, les chevènementistes et la Gauche socialiste du PS, ainsi que de nombreuses associations comme Attac et AC! contre le chômage.
Dans la partie de bras de fer qu'il a engagée avec Lionel Jospin sur le projet de loi de modernisation sociale, Robert Hue et ses amis jouent une carte majeure avec cette manif. En contraignant le Premier ministre à reporter à mercredi le vote solennel, le PCF avait en point de mire ce rassemblement. Qu'il soit un succès, et les communistes pourront l'invoquer pour justifier leur probable abstention après avoir obtenu quelques concessions du gouvernement. Qu'il soit un échec ce que le PCF ne veut pas croire, au vu de l'énergie qu'il dépense pour mobiliser ses bataillons , et ils diront que le mythique «mouvement social» ne les a pas suffisamment poussés pour faire fléchir le gouvernement.
Union. C'est au sortir de la manifestation de